Plan de trésorerie prévisionnel et besoin en fond de roulement




Plan de trésorerie prévisionnel



Le plan prévisionnel de trésorerie est un tableau prévisionnel qui permet à la structure d’estimer combien d’argent elle va recevoir (encaissements) et dépenser (décaissements) sur une période de temps donnée. Grâce à ces informations, il lui est possible d’anticiper l’évolution de sa trésorerie afin d’agir en conséquence. Il permet notamment de :

  • Planifier le volume de ventes que l’on pense réaliser sur les prochains mois et mettre en place les actions associées ;
  • Comprendre et anticiper les périodes creuses de la trésorerie de votre entreprise pour éviter les agios, voire les défauts de paiement ;
  • Avoir une vision claire des dépenses à venir,
  • Servir d’outil d’aide à la décision. Comment va évoluer la trésorerie de votre entreprise en cas d’’acquisition anticipée de matériel neuf ? Ajuster le plan prévisionnel de trésorerie permettra de voir les répercussions de cet achat sur la trésorerie (si je fais cet achat, aurais-je de quoi payer les salaires à la fin du mois ?)

Remarques : même si en théorie il est possible de se projeter aussi loin que l’on souhaite, avec le plan de trésorerie prévisionnel, les résultats perdront en précision au fur et à mesure. Aussi, il est conseillé de se cantonner à du court et moyen terme : en général, on utilise le plan prévisionnel sur des périodes allant jusqu’à 12 mois.Les montants doivent toujours être indiqués en TTC, les remboursements de TVA faisant partie des sommes ayant un impact sur le volume de trésorerie disponible.


Etape 1 : identifier les recettes à venir



Les recettes à venir correspondent aux encaissements. Il faut les lister mois par mois dans un tableau afin d’estimer les “entrées” d’argent. Il s’agit généralement de :

La facturation client (les factures réglées par les clients). Celles-ci peuvent être classées selon différentes possibilités, par :
  • Moyen de paiement (espèce, carte bancaire, chèque, virement…)
  • Type de client (clients particuliers et professionnels par exemple)
  • Type de facturation (au comptant, avec délai de règlement...)
  • Fréquence (clients récurrents, clients ponctuels)
  • Taux de TVA : par exemple, un restaurateur peut distinguer les encaissements provenant des ventes de boissons (taux de TVA à 20 %) de la vente de nourriture en salle (taux de TVA à 10 %)

Les aides et subventions
  • Remboursements URSSAF
  • Prime d’emploi
  • Autres subventions, concours, etc.

Remboursement du crédit de TVA
  • Si la TVA à déduire est supérieure à celle collectée

Prêts et autres financements
  • Prêts bancaires
  • Apport personnel (augmentation de capital par exemple)
  • Levée de fonds


Etape 2 : identifier les postes de décaissement

Selon le même principe, mais avec les dépenses :
Fournisseurs
Selon votre activité, vous pouvez suivre vos dépenses fournisseurs :
  • Par fournisseur ,
  • Par type de produits (matières premières, consommables, produits finis…),
  • Par taux de TVA (fournisseurs sans TVA : achats à l’étranger, fournisseurs à 20 %, etc.),
  • Par délais de paiement (paiements comptants, paiements à 30 jours, paiements à 45 jours, paiements à 60 jours).

Rémunérations
  • Salaires (cadres, non cadres …)
  • Intérim
  • Indemnisation du / des Gérant(s)
  • Stagiaires
  • Apprentis

Charges sociales et patronales
  • URSSAF / RSI (cotisations sociales et patronales)
  • Mutuelle (couverture des salariés)*
  • Remboursement des frais de transports
  • Tickets restaurants

Abonnements
  • Internet
  • Logiciels divers
  • Téléphone

Locaux
  • Loyer
  • Electricité
  • Eau

Marketing
  • Publicités (journaux, TV, etc.)
  • Moteurs de recherche (Adwords)
  • Réseaux sociaux (campagnes Facebook …)
  • Salons (location de l’espace)
  • Flyers (création et impression)

Prestataires
  • Expert comptable ou comptable
  • Avocat
  • Sous-traitance
  • Auditeurs (labellisation bio par exemple ou autre certification)
  • Conseillers spécialisés (Chambre d’agriculture, des métiers…)

Assurances
  • Locaux
  • Véhicules
  • Matériel
  • D’exercice d’activité

Banques
  • Remboursement de prêts
  • Frais financiers (frais de tenue de compte, agios, commissions de mouvement)
  • Commission d’intervention (en cas de découvert bancaire non autorisé)

Impôts
  • Cotisations foncières des entreprises
  • Taxe d’apprentissage (financement des formations techniques et professionnelles)
  • Impôts sur les sociétés

TVA
  • Si votre TVA collectée est supérieure à la TVA déductible.

Divers
  • Remboursement des clients / gestes commerciaux
  • Fournitures de bureau et fournitures administratives
  • Entretien des véhicules et des locaux
  • Frais de déplacement


Etape 3 : solde de trésorerie mensuel



Une fois les encaissements et décaissements listés mois par mois, il est possible de calculer par soustraction le solde de trésorerie disponible mensuellement.

Si le solde est négatif, cela signifie que les rentrées d’argent du mois en cours ne permettront pas de régler les différentes dépenses. Il est important de le prévoir avant d’anticiper les solutions à mettre en œuvre : mise en réserve au cours des mois précédents, recours à un emprunt, recours à un découvert bancaire, apport de capital temporaire…


Points de vigilance, erreurs à éviter



Il est important d’être prudent sur la prévision des charges variables. Par ailleurs, il ne faut jamais négliger les petites sommes (remplacement de petit matériel, déplacement imprévu…) : s’il est difficile de les prévoir à l’avance, il faut néanmoins tenir compte d’un budget “Divers” équivalent à environ 3 % du chiffre d’affaire prévisionnel.

De même, être vigilant sur les délais de paiement des clients et ne pas négliger le risque de subir des retards de paiement !

Il faut évidemment tenir compte de la saisonnalité si l’activité y est soumise, en distinguant les volumes d’encaissement entre les périodes “creuses” et celles de forte activité.

Si c’est possible, l’idéal est d’établir plusieurs scénarii. : pessimiste (règlements tardifs, recettes a minima….), moyen, optimiste. Cela permet ensuite de confronter les projets à venir aux possibilités en terme de trésorerie : par exemple, en cas de projet d’achat de nouveau matériel : est-ce possible dans le scénario pessimiste ?

Dans tout le cas, le plan de trésorerie prévisionnel est un outil qui doit être suivi et mis à jour régulièrement