Documents comptables prévisionnels
Le bilan et le compte de résultat prévisionnel sont les documents comptables qui permettent d’évaluer, pour chaque structure impliquée dans la filière de proximité, la rentabilité du modèle économique défini collectivement, à court et moyen terme (généralement, on estime la rentabilité sur les 3 premières années de fonctionnement du projet)
Le compte de résultat prévisionnel
Le compte de résultat prévisionnel établit la liste de l’ensemble des charges que l’activité devra supporter pour assurer son bon déroulement et de l’ensemble des rentrées d’argent qui seront occasionnées par la vente de ses produits ou services sur un ou plusieurs exercices comptables (c’est-à-dire sur plusieurs années, un exercice comptable étant généralement d’une durée d’un an). Il permet d’avoir une visibilité sur la santé financière future du projet, et sur sa capacité à générer un résultat en phase avec ses objectifs : autofinancement, reversement de dividendes, remboursement d’un emprunt initial, dégagement d’une certaine marge… Le compte de résultat prévisionnel est utile dans toutes les étapes du cycle de vie de l’activité. En d’autres termes, le compte de résultat prévisionnel permet d’évaluer rapidement, et pour un ou plusieurs exercices :
- la croissance de l’activité (l’augmentation de son chiffre d’affaires) ;
- la rentabilité ;
- la structure de coût de l’activité (la synthèse de l’ensemble des coûts nécessaires à l’activité).
Trois étapes
Pour établir un compte de résultat prévisionnel, il faut respecter 3 étapes majeures :
- le calcul des recettes attendues - le chiffre d’affaires
- le calcul des dépenses attendues - les charges
- le calcul du résultat attendu - la rentabilité.
Étape 1 : Calcul du chiffre d’affaires prévisionnel
Réaliser une étude de marché pour anticiper les recettes
La prise en compte des recettes attendues revient à calculer le chiffre d’affaires prévisionnel. Ce calcul est souvent conditionné à une étude de marché (cf Partie précédente), avec l’intérêt, dans le cas d’une filière de proximité, de pouvoir réaliser cette étude collectivement, avec les autres acteurs de la filière. Pour savoir quel volume de ventes (de biens ou de prestations) pourra être réalisé ou à quel prix ces ventes pourront se faire, une étude du secteur est en effet indispensable. Cette étude de marché peut prendre en compte les éléments suivants :
- la typologie des clients (professionnels, particuliers…), leurs besoins, leur situation géographique, leurs habitudes de consommation, leur maturité avec l’activité de la structure… ;
- les éventuels concurrents et les prix qu’ils pratiquent, pour anticiper le positionnement de la structure, qui conditionnera les tarifs et les volumes de vente à venir ;
- le délai d’encaissement client et le délai de paiement fournisseur moyen pour le secteur de la structure, afin d’anticiper le besoin en fond de roulement (voir partie suivante)
- les éventuelles aides et subventions publiques auxquelles la structure peut prétendre.
Calculer le chiffre d’affaires prévisionnel
Après avoir identifié et évalué les sources de revenus potentielles grâce à une étude de marché, il devient possible de calculer le chiffre d’affaires prévisionnel. Ce dernier prend en compte l’ensemble des ventes à réaliser et indique la somme d’argent générée. Il se calcule de cette façon :
Chiffre d’affaires prévisionnel = quantité de biens ou de services à vendre prix de vente// Évidemment, si plusieurs biens ou services sont vendus à des prix différents, il convient de faire le calcul pour chaque type de produit, puis d’additionner ces résultats. Si la structure vend un produit A et un produit B, il faudra appliquer la formule suivante : //Chiffre d’affaires prévisionnel = (quantité de produits A prix de vente A) + (quantité de produits B prix de vente B)// Ne pas oublier les autres sources de revenu !
charges prévisionnelles
- Les charges fixes prévisionnelles
- Les charges variables prévisionnelles
- Les charges semi-variables prévisionnelles. Elles sont en partie variables et en partie fixes : on pensera surtout aux charges de personnels qui impliquent une partie liée à la croissance de l’activité (commissions, primes…). {{accordion}} {{panel title="Calcul des charges : l'exemple de Belle-Ile-en-Mer"}} Dans le cas de la coopérative laitière de Belle-Ile-en-Mer, les porteurs de projet ont listé les différentes charges : Charges fixes prévisionnelles :
- Charges variables prévisionnelles :
- Résultat prévisionnel = chiffre d’affaires prévisionnel – charges prévisionnelles
Résultat net = résultat courant + résultat exceptionnel - impôt sur les bénéfices – participation des salariés
e compte de résultat prévisionnel rencontre certaines limites
équilibre financier du projet et d’observer l’évolution des résultats sur une période de plusieurs années. Le bilan prévisionnel est constitué de 2 parties principales : l’actif et le passif. L’actif regroupe ce que la structure possède. Ce sont tous les éléments répondant à la question “comment ma structure utilise ses ressources ?”. Le passif correspond aux montants répondant à la question “d’où viennent les ressources ?”. Concrètement, ce sont le capital, les dettes financières, les dettes fournisseurs, les dettes envers le personnel, les dettes fiscales et sociales, les comptes courants d’associés, les découverts bancaires. Le bilan prévisionnel permet , une fois complété, de calculer le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie prévisionnelle nette
Les immobilisations sont les biens qui appartiennent à la structure et qui vont servir durablement à son activité. On distingue 3 types d’immobilisations : incorporelles (licences, brevets, contrats, marques, droit au bail, fonds de commerce), corporelles (matériel industriel, outillage, véhicule, mobilier, matériel informatique) et financières (dépôts de garantie versés, cautions, prêts, actions, titres…) {{accordion}} {{panel title="L'exemple de Belle-Ile-en-Mer"}} //Dans le cas du projet de coopérative laitière de Belle-Ile-en-Mer, les immobilisations consistent en : un bâtiment destiné à abriter l’activité de transformation et appartenant à la coopérative, l’ensemble du matériel acquis : matériel de transformation (pasteurisateur, écremeuse, cuves, machine de conditionnement pour les yaourts…, d’assainissement (cuve de stockage, filtres…), véhicule de livraison…// {{end elem="panel"}}{{end elem="accordion"}} Les créances clients prévisionnelles sont les sommes d’argent dues par les clients envers votre structure, des factures émises mais non encaissées. Leur montant dépend du délai de règlement moyen des clients. Par exemple, dans le cas de la coopérative laitière, une partie des produits seront achetés par des clients professionnels (supermarchés, restaurateurs). Ceux-ci peuvent appliquer des délais de règlement de 30 à 60 jours. Les stocks prévisionnels sont les matières premières, marchandises, approvisionnements et produits achevés mais pas encore vendus. Les comptes bancaires et assimilés
Les capitaux propres sont les sommes d’argent apportées par les associés et incorporés au capital de la structure ainsi que le résultat comptable de l’année en cours (correspondant à un bénéfice ou une perte). Les dettes financières correspondent aux emprunts auprès des établissements de crédit et aux apports en compte courant par les associés. Les dettes fournisseurs regroupent les achats de biens ou des prestations de services à des fournisseurs pas encore payés. Les dettes fiscales et sociales correspondent à toutes les dettes de la structure ayant un rapport avec son activité, à l’exception des dettes fournisseurs. Concrètement, il s’agit de la TVA due, des impôts (contribution foncière de la structure par exemple), les dettes envers le personnel (salaires nets à payer) ou dettes auprès des organismes sociaux (URSSAF, pôle emploi, caisses de retraite). Les découverts bancaires permettent un financement à court terme et figurent dans les dernières lignes du passif dans le bilan. Pour finir, il peut également être utile de réaliser un plan de trésorerie. Cela permet de prévoir l’ensemble des encaissements et décaissements que la structure va devoir réaliser sur une période donnée (souvent, mois par mois) et d’anticiper finement les besoins de la structure en termes de financement. Afin de bien prendre en compte l’ensemble des paramètres pouvant affecter la trésorerie, il est préférable d’être épaulé par un professionnel de la comptabilité, mais vous pourrez trouver en Annexe des précisions si vous souhaitez réaliser une ébauche de plan de trésorerie.*
Se connecter pour commenter.
Commentaires