Quelle est l'échelle territoriale la plus adaptée pour son projet logistique (niveau réflexif avant conceptualisation) ?


Votre réponse à la question (attention à bien citer vos sources !!)

Contribution de Gwenaëlle Raton

Je comprends que la question qui se pose ici est celle du périmètre adapté pour, à la fois (1) permettre des coopérations logistiques rentables entre agriculteurs ; (2) permettre aux collectivités qui soutiennent les projets locaux de remplir leurs propres objectifs (soit le développement territorial : inclure tous les acteurs, permettre à tous d’accéder à une alimentation locale de qualité etc.)
confrontation de la logique économique qui prévaut pour atteindre la rentabilité des acteurs privés et celle des acteurs de territoire qui voient dans l’atteinte d’une organisation efficace de la distribution de produits locaux, un levier pour des systèmes alimentaires durables.

Quelques notes qui questionnent le choix du périmètre pour les collectifs d’agriculteurs (surtout ceux qui sont créés par des collectivités) :


La définition des limites participe à l'ancrage des collectifs d’agriculteurs et à leur identité. Donc point d’attention important

Dans le cas de 3 collectifs enquêtés dans les Hauts-de-France : le défi principal est de faire se conjuguer enjeux logistiques et enjeux territoriaux, qui intéressent différemment les catégories d'acteurs impliquées dans les collectifs.

Là où les producteurs ont tendance à prioriser les contraintes logistiques et la rentabilité économique, les acteurs de territoire se préoccupent davantage de favoriser un territoire plus vaste et plus inclusif.
Dès lors, plusieurs cas de figure se présentent : un périmètre restreint permet la proximité relationnelle et des coûts logistiques réduits. A l'inverse, un périmètre trop vaste ou des membres trop dispersés sur le territoire peuvent compromettre l'organisation de la coopération logistique (contraintes fortes et couts importants) et remettre en cause l'existence des collectifs.

un périmètre d’action clairement défini a un impact sur la performance et la complexité de l’organisation logistique collective, elle-même basée sur des effets de régularités (trajets identiques chaque semaine) et de proximités (mise en place de secteurs de livraison). des points de retrait fixes (le Drive fermier du Montreuillois et LeCourtCircuit .fr), plutôt que des clients variables d’une semaine à l’autre et localisés dans un vaste périmètre (Paysans du Grand Hainaut) facilitent l’ancrage territorial du collectif, mais aussi sa robustesse.

L’inscription spatio-temporelle du collectif s’avère également importante :
le collectif évolue et que le périmètre d’action doit pouvoir évoluer avec lui. Ceci est le garant d’une capacité des collectifs à gérer les phases de croissance.
La délimitation d’un territoire d’action se révèle pourtant un exercice difficile, dans le sens où les priorités logistiques visant au transfert de flux peuvent privilégier les territoires incluant des bassins de consommations denses et à bons niveaux de revenus, alors même que la logique territoriale privilégiera l’intégration de territoires plus divers.

Le périmètre d'action est ainsi l'objet de potentiels conflits entre acteurs, les incitant à renégocier leurs objectifs propres et à mettre en œuvre des mécanismes de coopération.

Sources

source potentielle (fin d'article) : Gwen Raton et Céline Raimbert https://journals.openedition.org/developpementdurable/18754

Contributeurs


Réponses complémentaires



Volet thématique associé à la question Politique
Niveau de réalisation de la documentation de cette question Question en cours de documentation
Relier cette question à un webinaire Webinaire 3 : la mise en place d’un réseau logistique inter-épiceries, le GRAP