Où est la pertinence des technologies décarbonées du transport : quel(s) contexte(s) pour quelle(s) solution(s) ?


Votre réponse à la question (attention à bien citer vos sources !!)

D'après le témoignage de Béatrice Leduby (DeKi) par Silvain

Les moyens de transports décarbonés permettent d'élargir le panel de possibilité pour traiter avec pertinence l'approche logistique en prenant de paramètre qui sont la concentration des pollutions dans l'espace urbain et la congestion spatiale de celui-ci. Comme exemple, nous pouvons prendre deux métropoles telles que Marseille qui apparait très congestionnée et Bordeaux qui montre plutôt une diffusion urbanistique. Ainsi, la performance des 4 roues restent à Bordeaux la plus intéressante pour la performance tout en traitant les enjeux de réduction de pollution sonore et de l'air. Tandis qu'à Marseille, le vélo cargo notamment montre un potentiel pour travailler les enjeux de pollution et de la congestion de l'espace urbain qui reste intéressant face à la perte de performance brute sur la capacité de transport.

D'après le témoignage de Maxime Ducoulombier (Synchronicity) par Silvain

Lien Fiche mini-webi n°1

D'après la recherche bibliographique menée par ACHAHBAR Mohamed, IVANOVA Veronika, Raiss Yahya

En 2020, cinq ans après la COP21 et la signature des accords de Paris, plus de 60 entreprises, 20 pays, 5 régions et 50 villes se sont misent d’accord pour faire en sorte que leurs transports soient 100% neutres en émissions de GES.[1]
Un système socio-économique est durable, si et seulement si, [2] l’activité économique ne détruit pas la biodiversité et ne change pas les paramètres environnementaux plus rapidement que leur capacité à se régénérer et s’adapter. [3] L’activité économique doit répondre aux besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futurs à répondre aux leurs (voir le rapport Brundtland, Notre avenir commun).[4]
Entre 1800 et 2010, le développement du capitalisme fut responsable de la destruction de plus de 10 000 000km2 de forêt sur terre. Entre 1750 et 2018, plus de 1600 Gigatonne de CO2 furent émises dans l’atmosphère, notamment par les sociétés industrialisées. Plus de la moitié du CO2 émis depuis la révolution industrielle furent émis ces trois dernières décennies.[5]

Si rien ne change les experts du GIEC nous mettent en garde contre une augmentation de la température planétaire de plus de 2 degrés d’ici à 2060[6]. Cela mènera à une augmentation significative des épisodes climatiques extrêmes, autant dans leur intensité que dans leur fréquence : inondations, tempêtes extrêmes, vagues de chaleurs intenses, incendies, etc. Sans oublier une augmentation du niveau des océans pouvant aller jusqu’à 1 mètre d’ici 2100[7](rasant ainsi de nombreuses villes, ou parties de ces dernières, de la surface du globe).
En France par exemple, le principal poste d'émission est le transport. Avec 137 Mt CO2eq, il représentait 31 % des émissions nationales de GES en 2018, et depuis les années 1990, il est le seul secteur à avoir augmenté ses émissions (+ 6 % depuis 1993) et celles-ci sont très majoritairement concentrées sur le secteur routier (près de 95 % d’entre elles)1. Il est donc primordial et urgent de décarboner le transport routier, afin de limiter l’aggravation du réchauffement climatique.
Pour réduire les émissions du transport routier, il est nécessaire d’actionner de multiples leviers : efficacité énergétique, nouvelles motorisations, augmentation du taux d’occupation des véhicules, report modal, choix d’aménagement du territoire pour réduire le besoin en transport. Considérant que ce mode de transport conservera malgré tout une place prépondérante dans les décennies à venir. En effet, ces évolutions se réalisent sur le long terme et nécessitent une implication forte, cohérente et constante de la puissance publique pour donner de la visibilité et de la confiance aux acteurs dans leurs choix d’investissement.
Les trois grandes catégories du transport routier :
• Les véhicules lourds (environ 24 % des émissions);
• Les véhicules particuliers (environ 55 % des émissions);
• Les véhicules utilitaires légers (environ 20 % des émissions). [8]
  • Dans ce contexte, il paraît donc nécessaire de mettre tout en œuvre pour limiter les dégâts auxquels nous faisons déjà face. En effet, certains effets du dérèglement climatique ne peuvent plus être évités, mais il est toujours possible de ne pas augmenter ces effets. Ainsi, l’implémentation de certaines technologies pourrait être une des solutions.
En transport, dans un contexte de circuit court alimentaire, on distingue 2 besoins technologiques distincts selon où l’on se trouve dans la chaîne : le transport hors urbain et le transport urbain.
En lisant la littérature du transport vert, il apparaît que la majorité des travaux se focalisent sur le transport vert urbain.

C’est en effet dans ce périmètre que les technologies de transport décarbonées trouvent le plus d’efficacité et de valeur. D’après Routhier, “L’un des problèmes principaux au sein des villes est lié à la congestion. L’excès de véhicules en ville est triple : le véhicule, qu’il soit une voiture, un bus ou un camion, pollue, fait du bruit et occupe un espace public.”[9].

Ainsi le transport décarboné remédie en partie à ces problèmes. Ce dernier appliqué à la logistique urbaine du dernier kilomètre correspond aux modes actifs (marche, vélo), les véhicules électriques, ainsi que les hybrides actifs/électriques (vélo à assistance électrique). Par définition, les transports décarbonés sont une solution au problème de pollution de l’air des villes, mais aussi au problème de pollution sonore car ces derniers sont silencieux. Pour ce qui est du problème d’occupation de l’espace public, des modes actifs tels que les vélos cargo, qui sont des vélos équipés d’une remorque, permettent de décongestionner la circulation en ville.

Cependant les vélos cargo nécessitent une rupture de charge dans la chaîne logistique aval.
Dans un contexte de circuit court alimentaire, le véhicule utilitaire ou camion utilisé pour faire la tournée des producteurs doit être déchargé pour être rechargé dans des vélos cargo. Pour faciliter cette opération certains prestataires de services logistiques associés aux villes ont créé des espaces urbains qui permettent un éclatement de la marchandise en changeant son mode de transport. D’après Boudouin : “Les Centres de Distribution Urbaine (CDU) et les Espaces Logistiques de Proximité (ELP) sont des formes spécifiques d’Espaces Logistiques Urbains (ELU). Les ELU sont des équipements logistiques qui peuvent améliorer le transit de marchandises et leurs relations entre la voirie et le lieu d’exploitation et entre la ville et sa périphérie plus ou moins lointaine.” [10].

Les transports décarbonés sont alors positifs pour la ville mais pas seulement. Ils ont aussi un intérêt pour les transporteurs.

Au niveau des réglementations municipales de livraison dans les centres-villes, les véhicules décarbonés sont autorisés à livrer sur des plages horaires plus larges que les véhicules thermiques. Prenons l’exemple de la ville de Toulouse. Les véhicules de livraison diesel ne sont autorisés à livrer que de 00h à 6h, de 9h30 à 12h, et de 20h à 24h. Les livraisons en véhicule électrique sont autorisées 24h/24h. [11]

Ces technologies permettent aussi de valoriser une image de marque verte et responsable de l’environnement aux yeux des clients finaux. En effet d’après Morana et Gonzalez-Feliu : “Le transport urbain s’inscrit dans le maillon final d’une chaîne logistique. Il est en cela fondamental qu’il représente le “dernier” acteur privé en face du consommateur final. En conséquence de quoi, il est le reflet de l’image de marque et de la qualité de

Sources


1. International Energy Agency. World Energy Balances (IEA, 2019).
2. Luiz Marques, Capitalism and Environmental Collapse, p.25.
3. Luiz Marques, Capitalism and Environmental Collapse, p.196.
4. Intergovernmental Panel on Climate Change, Climate Change 2021 The Physical Science Basis, p.19.
5. Intergovernmental Panel on Climate Change, Climate Change 2021 The Physical Science Basis, p.29.
6. Jean-Marc Jancovici, Le réchauffement climatique : réponses à quelques questions élémentaires, p.15.
8. Routhier, J.L. (2002), « Du transport de marchandises en ville à la logistique urbaine », Synthèses et Recherches. 2001 plus, n° 59, 67 p., DRAST.
9. Boudouin D., (2006), Guide Méthodologique: les espaces logistiques urbains. La documentation française, Paris 2006, 112 p.
11. Chartre de livraison centre-ville de toulouse, Toulouse.fr.
12. MORANA, Joëlle et GONZALEZ-FELIU, Jesus. Le transport vert de marchandises: l'expérience de la ville de Padoue en Italie. Gestion, 2011, vol. 36, no 2, p. 18-26.


Réponses complémentaires



Volet thématique associé à la question Environnemental
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