Comment diagnostiquer un territoire et ses potentiels développements logistiques ?

Point de vue du rédacteur  Ex : plateforme logistique Consultant logisticien ; associations
À qui s'adresse la réponse ? Ex : RHD Consultant logisticien ; associations

Votre réponse à la question (attention à bien citer vos sources !!) Pour s'intéresser à un territoire il faut :
1/Appréhender le territoire sur le plan virtuel : statistiques, économie, articles, .....
2/S'approprier et comprendre le territoire dans son réel : visites terrain, ...
3/Sélectionner les acteurs cibles : acteurs institutionnels, acteurs économiques, ...
4/Auditionner les principaux acteurs ciblés, ....
5/Réaliser le diagnostic (AFOM, ...)...
6/Lister les propositions d'actions (objectifs, axes d'actions, actions,...) ...
7/Elaborer les fiches-actions (partenariat, financement, calendrier, ...)...
8/Eventuellement benchmarkt d'opérations de même nature, ...

Ces huits étapes s'inscrivent dans trois axes que nous allons maintenant détaillés.

Rencontrer

Le premier contact : commanditaire, territoire ...
Dans le cas du consultant le diagnostic commence véritablement avec la rencontre du commanditaire/client. Si souvent un appel d’offre préalable permet l'assemblage d'une équipe pluridisciplinaire en accord avec les besoins du projets. Parfois le lien se fait par intégration à une équipe déjà existante / sous-traitance d’un autre cabinet de consulting.
Il y a aussi le cas des projet de petite échelle, où c’est généralement le client qui sollicite directement le consultant.

Il est crucial de s'adapter aux différents types d’acteurs : collectivités territoriales, privés, associatifs. Car les perspectives de chacun sont bien différentes. Ainsi percevoir la motivation derrière l’étude est importante (pallier un manque de formation interne, retarder un projet d'aménagement, éliminer un projet spécifique, etc..)
Cela permet de s’adapter aux attentes des clients, tout en restant lucide.

Parfois le décideur final n’est pas le client/commanditaire. Il faut identifier cela rapidement, pour au besoin, pouvoir contacter ce décideur (sinon l’étude risque de finir au fond d’un tiroir).

Pratiquer

Le diagnostic territorial
Quels paramètres doivent être enquêtés ?
  • Le matériel : cela englobbe les ressources financières, naturelles, en outils, dispositifs, connaissances ...etc. Connaitres ces ressources permet d'identifier au préalables les contraintes physiques pour la mise en oeuvre du projet. Pour ce faire, le soutien de bureaux d’études techniques est utile.

  • Le numérique : il s'agit de la technicité, des savoirs faires, de matériel numérique/virtuel (logo, films, modèle...), il s'agit de comprendre la maturité du territoire par rapport à ces technologies. Il se peut qu'une carence ne soit pas pour autant un handicap selon les cas.

  • L'humain : Etat des lieux des compétences, mains d'oeuvres, des ambitions, des peurs ...en bref il faut comprendre les possibilités, le vécu, les désirs et les émotions relatives aux thématiques ou globalement au territoire.

La place des signaux faibles ?
(Définition : «une information d’alerte précoce, de faible intensité, pouvant être annonciatrice d’une tendance ou d’un événement important »)

⇒ “les non-dits”

“si on pose les bonnes questions, on a les bonnes réponses”, ne pas sous-estimer la signification d’une absence de réponse.

Il est important de comprendre comment l’interlocuteur est arrivé à ce poste (a-t-il les compétences nécessaires à la compréhension du problème ? ). Il faut parfois se ré-orienter vers un autre interlocuteur plus adapté (soit un décideur, soit un acteur terrain formé aux questions traitées).

Les outils :
  • Le bagage humain : la force de l'expérience, soft skills, intuition, esprit critique
  • Littérature : historique, archives (collectivités, entreprises, association), scientifique (des plateformes comme CAIRN ou outils type Google Doc sont particulièrement utiles pour être efficace dans la recherche web)
  • AFOM : compenser les faiblesses, anticiper les menaces, approfondir les forces et mettre en avant les avantages

Protocole type :
  • Cadrage théorique de la mission, analyse documentaire, monographie, il est précieux d'avoir des situations proches à comparer pour avoir un retour d'expériences.
    • + organisation des rendez-vous et des visites sur sites.
  • Benchmark : comprendre le tissu socio-économique actuel, en enquêtant notamment des opérations similaires.
    • + organisation des rendez-vous et des visites sur sites.
  • Rencontres d'acteurs et visites de terrain : décryptage des chaînes logistiques
  • Amont
  • Aval
  • Inverse (le cas échéant, cette voie peut être étudier conjointement aux autres)
  • Synthèse du diagnostic et formulations de pistes d’actions :
  • -> AFOM : Atout - Faiblesse - Opportunité - Menace
  • -> Devis, Consultation,

Une réelle valeur ajoutée est la réalisation d'un diagnostic dit croisé en mobilisant un second enquêteur : chaque consultant/cabinet aura une analyse relativement différente, intérêssant pour enrichir la vision globale et améliorer le diagnostic du territoire. En effet c'est le meilleur moyen pour se prémunir des biais humains par rapport à la réalité du terrain (démesure, ambitions, subjectivité…).
Savoir prendre position avec honnêteté et objectivité est nécessaire pour la valeur du diagnostic.

Distinguer

Proposition des actions opérationnelles à mettre en œuvre (objectifs, actions, fiches actions, ...)
Cette phase de travail des pistes d'actions à partir du/des diagnostiques peut dépendre fortement du facteur humain (ambitions, idéaux, …) qui est toujours à double tranchant.

Dans le cadre logistique voici quelques recommandations :
→ Réflexion avec schéma d’aménagement : logique des services, optimisation flux,
→ Lire entre les lignes dans les jeux d’acteurs : tact nécessaire dans la formulation
→ Les propositions sont une réponse aux attentes et demandes collectives des acteurs membres du projet.

Faire des propositions en adéquation avec les contraintes/impératifs client, sans privilégier un acteur plutôt qu’un autre.

Identifier la cible d’action, un domaine de compétences pour mobiliser les bonnes ressources.
Pour cela il peut être intéressant de se structurer de la sorte, exemple par TRACER Consulting - Farines du Méjean :
OBJECTIFS : 1/Renforcer l’intégration du process de production dans son territoire.
AXES D’ACTIONS :
  • 1.1/Accroitre les superficies cultivées en bio.
  • 1.2/Assurer la maîtrise des flux de produits.
  • 1.3/Améliorer les performances de la chaîne logistique des produits.
  • 1.4/Optimiser les interfaces stock céréales/moulin et moulin/stock farines.
PROGRAMME D’ACTIONS :
  • Créer un espace de stockage des farines.
  • Acquisition d’un chariot élévateur tout-terrain à moteur thermique.
  • Automatiser le conditionnement des farines sur le site du Moulin.



Pour le bien projet et des travailleurs, il faut prendre en compte la taille/complexité du territoire par rapport au temps défini et votre objectif. Puis veiller à adapter le budget du projet ou du moins faire des choix stratégique : "il faut maximiser le temps passé sur le terrain". Un maximum de temps sur le terrain se traduit par un grand nombre d'entretiens et donc un échantillon plus représentatif.

Cette question de budget/temps terrain est importante, il ne faut pas accepter une offre à laquelle on ne pourra pas répondre de manière satisfaisante en l’état.

Sources


D'après le témoignage de Jean-Louis Delmas (T.R.A.C.E.R. consulting)

Contributeurs


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Volet thématique associé à la question Politique
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